Violaine fights the heat in the Philippines to qualify for the World Championships in Nice

Ironman 70.3 – Subic Bay Philippines, June 2, 2019

Race Reporter: Violaine

Je crois que la première question à laquelle il faut répondre avant ce race report ça reste « mais qu’est ce que j’ai été faire à l’autre bout de la terre pour faire mon premier 70.3 ? ». En fait, mon copain Arnaud est en stage aux Philippines depuis 4 mois. Il s’était qualifié aux championnats du monde au 70.3 de Davao (catégorie 18-24 ans) et avait motivé un ami à lui, Pierre, pour qu’il essaie de se qualifier au 70.3 de Subic Bay le 2 Juin également. Je me suis également fait entrainer dans le truc avec un « tu verras, tu pourras même te qualifier, l’année dernière il suffisait de finir chez les filles ». Bon, moi, c’était mon premier triathlon long, ça risquait même d’être mon premier triathlon tout court, je ne rêvais pas vraiment de la qualification tout de suite. En fait, j’avais surtout envie de faire une compétition avec un défi de distance et pas forcément un défi de chrono. En plus, le paysage promettait d’être sympa.

J’avais prévu deux bons mois pour me préparer, préparation qui a été un peu gâchée par des problèmes de santé. Résultat : j’avais l’impression de ne pas m’être assez entraînée, surtout en course à pied (mais de toute façon, imaginer faire quoi que ce soit après 90km de vélo me semblait très difficile)

 

Départ de Paris le Mercredi midi, atterrissage le Jeudi à Manille où je devais retrouver Arnaud et Pierre pour partir à Subic Bay le Vendredi. Les trajets se passent bien, mon vélo survit à l’avion, c’est déjà ça. Le Samedi matin, on va tester la natation dans la mer (la zone de natation est ouverte de 7h à 9h pour tester). Il fait très chaud et la mer est à 30°C. Clairement, on n’aura pas besoin de combinaison le lendemain. Ensuite, on va récupérer nos dossards, puis on va déposer nos vélos dans le parc. Je suis à l’opposé du parc d’Arnaud et de Pierre parce qu’ils ont regroupé toutes les filles ensemble. Je croise pleins de gens avec de très beaux vélos, dont une roue doit coûter à peu près aussi cher que mon vélo tout entier, gasp. Arnaud me dit de ne pas m’inquiéter et que ça ne veut rien dire. Hum hum, je ne suis pas super convaincue sur le moment.

Après avoir tout déposé, on rentre à l’hôtel, on prépare nos sacs de transitions. Du riz, et au lit tôt. On doit être à 5h dans le parc à vélo demain, le réveil va piquer. Je dors assez bien, étonnement. Je m’attendais à avoir beaucoup de mal avec le stress et le décalage horaire.

 

Le jour J, le réveil sonne, aussi tôt que prévu. On avale un petit déjeuner et on est en route pour le parc à vélo. On vérifie notre matériel une dernière fois et à l’eau pour l’échauffement. J’ai une boule au ventre mais j’admire un peu le paysage, c’est vrai que c’est plus joli qu’Enghien quand même. On se pace dans nos sas. Je pars dans le dernier (plus de 46 minutes), il aurait fallu un justificatif pour pouvoir changer et je n’en avais pas. J’essaie de me placer au début car j’espère viser un temps d’environ 40 minutes. Les pros partent, bientôt c’est le tour des « age grouper ». On avance tous, serrés comme des sardines et à un moment, hop, c’est à mon tour. Je prends mon temps pour bien nager sans m’énerver ni me stresser, je reste proche des bouées pour ne pas faire d’énormes zig zag. Je rattrape rapidement des nageurs des vagues précédentes. Parfois le dépassement est un peu compliqué mais de manière générale, ça va bien et la partie natation me semble aller relativement vite. Je sors de l’eau en 40minutes. Je ne suis ni déçue, ni super contente de ce temps, j’avais préféré jouer la sécurité et ce qui était important c’était de sortir relativement « fraiche » de l’eau.

J’arrive donc dans l’aire de transition, je me trompe de rangée pour récupérer mon vélo. Bon, c’est pas très grave, je finis par le retrouver. Casques, lunettes, chaussures et c’est parti pour 90km. Il fait déjà bien chaud. Le parcours commence par une bonne difficulté pour rejoindre l’autoroute. Je monte la pente à ma vitesse, j’ai du mal à me faire confiance pour partir très fort dans les montées de manière générale, et là en plus une petite voix dans ma tête me répète qu’il y a 90km à faire et que ça ne sert à rien de partir comme une fusée dès le début. Je me fais doubler par plusieurs personnes que je double à nouveau avant la fin de la montée, ça me rassure un peu. Le plat arrive enfin, je me mets sur mes prolongateurs et m’installe dans le rythme que j’ai travaillé. Même si je tiens la vitesse que j’espérais, ça ne me semble pas super facile. Puis, vient le premier demi-tour et là, ça va beaucoup mieux : merci le vent ! Arnaud me rattrape à la fin de mon premier tour et me dit que je fais un bon vélo. J’en déduis que je ne suis pas la dernière et j’entame le deuxième tour. Il commence à faire vraiment très chaud et je prends un nouveau bidon à chaque ravitaillement, que je vide sans aucun problème (dire que d’habitude j’ai du mal à boire à vélo). Arrive le dernier demi-tour, puis la difficulté du début qu’il faut passer dans l’autre sens. Elle fait plus mal qu’au début mais ça va quand même. Il n’y a plus que de la descente jusqu’à la zone de transition mais on est un peu bloqué dans la circulation donc ce n’est pas très agréable. Pour arriver au parc à vélo, on doit longer le début du parcours de course à pied et il y a déjà des gens qui marchent, je ne sais pas si ça doit me rassurer ou m’inquiéter. Dans tous les cas, je suis contente d’avoir réussi à faire ces 90km de vélo et je crois crois que c’est seulement à ce moment là que j’ai réalisé qu’il allait vraiment falloir que je coure le semi-marathon

A ma grande surprise, je pose le vélo deuxième de ma catégorie d’âge. La troisième (Garcelle) arrive pendant que je suis en train de mettre mes chaussures et repart sur la course à pied avant moi (certaines ont plus bossé les transitions que moi il faut croire). Le début de la course à pied est difficile. Il fait vraiment très chaud et j’ai l’impression que mes jambes ne veulent pas décoller du sol. Il y a des ravitos tous les 1,5km. De base, je voulais courir entre chaque ravitaillement et m’y arrêter pour boire. Finalement, je ne fais ça que sur le premier 1,5km. Beaucoup de gens marchent de manière un peu anarchique autour de moi. Pour éviter ça, je me fixe des objectifs : courir 900m, marcher 100m.. et recommencer. Quand je marche, je me force à marcher très vite, pour ne pas perdre trop de vitesse et surtout que ça ne soit pas trop compliqué de recommencer à courir après. Je double Garcelle, on court un peu ensemble, elle m’encourage et ensuite elle part devant à un moment où je m’arrête marcher alors qu’elle continue à courir. Il y a une grosse montée du 8ème au 10ème km durant laquelle je double pas mal de personnes, certains se sont même arrêtés à l’ombre pour récupérer. Je double à nouveau Garcelle au moment du demi-tour. On court à nouveau un peu ensemble, cette fois ci c’est moi qui l’encourage et qui part sans elle à un moment. Je me dis que j’ai fait plus de la moitié, et qu’en plus maintenant il faut seulement descendre et plus monter. Je cours avec une bouteille d’eau pour m’arroser régulièrement et je m’asperge à chaque ravitaillement avec les éponges que les bénévoles nous donnent. Quand il ne reste plus que 2km, j’aperçois Arnaud et Pierre qui sont venus m’encourager. Ils me disent que je suis deuxième, avec 6 minutes d’avance sur la troisième et que du coup je peux me qualifier à Nice (la première fille étant déjà qualifiée). Je ne sais pas si à ce moment-là, le meilleur moyen de me motiver c’était de me dire que j’allais avoir le droit de recommencer dans 2 mois, mais en fait ça marche plutôt bien. Je réussis à ne presque plus marcher sur la fin, même si je ne cours pas non plus très vite. Ils courent un peu avec moi et me laissent pour la dernière ligne droite (qui me semble interminable). Finalement, je finis le semi-marathon en 2h57. C’est loin d’être un bon temps, mais vu les conditions, je suis déjà beaucoup trop contente d’avoir terminé.

En conclusion, c’était quand même une très bonne expérience. L’ambiance était très sympa, le paysage était vraiment fou et la course bien organisée (à part le petit problème de circulation à la toute fin du vélo, je n’ai croisé aucune voiture). Je ne sais pas si je conseillerai de faire cette course comme premier triathlon long : la chaleur a vraiment rajouté une difficulté supplémentaire à laquelle il était difficile de se préparer en amont. Mais si vous cherchez une belle course à faire avant de faire une semaine de vacances, c’est plutôt le bon plan 😊. Merci beaucoup à ceux qui ont passé la nuit devant leur téléphone (ou au moins une bonne partie de leur soirée) pour me suivre à distance (surtout Manon, infatigable supportrice) !

 

 

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